lundi 27 novembre 2017

La flûte de Pan : Rencontre avec le grand flûtiste Georges Schmitt. Pan flute: Meeting with the great flutist Georges Schmitt.



Par José-Daniel Touroude.
 
Georges Schmitt et Hugues Aufray.

JDT : GS n’est pas un musicien comme un autre, son parcours, son instrument, son répertoire … tout est différent et atypique. Déjà il a commencé par fabriquer son instrument avant d’en jouer ce qui est peu banal ! Donc nous allons commencer par ce point. GS est un facteur innovant de flûtes de Pan et certainement un des rares en France qui fabrique encore entièrement à la main avec la passion et la précision d’un artisan d’art.

Donc Georges, tu as commencé par fabriquer une flûte de Pan dans ta chambre de bonne d’après photos en écoutant un disque des Calchakis dans les années 70 pour décorer ta chambre ! Ensuite comme tu jouais de la flûte, de la trompette en amateur tu as fait sonner ta flûte pour voir… et ce fut le déclic, la passion ! Mais avant cela as-tu une formation spécifique dans les métiers du bois ?

GS : Je ne travaillais pas le bois car je suis ajusteur, prothésiste au départ dans la mécanique de précision donc un ouvrier spécialisé passionné de musique. La musique était omniprésente à mon époque, les harmonies et fanfares municipales, les orchestres de bals, les orchestres amateurs divers où faire de la musique était important et un loisir essentiel. D’ailleurs je suis né dans un environnement musical, moi même quasi autodidacte amateur (quelques années quand même en école de musique locale, plus de la musique militaire pendant mon service militaire) donc une situation courante. Puis ce fut la découverte et la passion pour la flûte de Pan qui va m’entrainer vers une carrière musicale intermittente profitant de la mode et des opportunités puis le succès venant, devenir professionnel de cet instrument et en vivre, voyager et surtout en jouer depuis 45 ans et toujours avec la même passion.

JDT : Nous sommes dans ton atelier et peux tu nous analyser les différentes étapes d’une élaboration d’une flûte de Pan ?
 









 
Les roseaux de Rigotti à Cogolin (Var).


G.S : D’abord je commence par aller chercher des roseaux marbrés dans le Var à Cogolin précisément. C’est l’endroit où poussent les roseaux pour les anches (tous les producteurs importants sont là bas). Pourquoi marbré ? C’est Rigotti le grand fabricant d’anches qui me l’a appris, car comme pour les anches, les roseaux marbrés sonnent mieux, plus clairement. Puis je coupe les roseaux à la base de chaque nœud à des tailles différentes et je les laisse sécher 1 à 2 ans.


Donc le roseau a un bout fermé par le nœud naturel du roseau et l’autre bout ouvert à un certain diamètre selon sa taille. Ceci est fondamental comme nous le verrons.


Que fais-tu ensuite ? Ensuite je les ponce à l’extérieur pour enlever le vernis naturel du roseau. Pourquoi ?  Parce qu’il faudra coller les roseaux entre eux et les vernir ; or si on laisse la pellicule naturelle, ils ne se colleront pas bien.




 











  

Et la perce (c’est à dire l’intérieur du roseau)? Je n’y touche pas beaucoup elle reste naturelle. Toutefois je passe une mèche (ou foret) pour rendre la perce propre mais sans la travailler (contrairement à ce qui se passe quand on tourne du bois pour faire une flûte, hautbois, clarinette….). Je choisis donc des diamètres de roseaux différents qui vont de 20mm (le plus grave) à 8mm (le plus aigu).

Et il y a combien de roseaux ? Cela varie, plus il y a de roseaux plus il y a de notes, puisque chaque roseau donne une note. Je joue le plus souvent avec une flute à 25 tuyaux ce qui me permet de faire 25 notes diatoniques plus les chromatiques. Tes flutes sont courbes, Comment leur donner cette allure ? J’ai un gabarit courbé où je place mes roseaux par taille (à gauche les plus graves et à droite les plus aigus mais j’ai fabriqué pour mon ami Hugues Aufray une flute inversée, il préfère !) puis je les colle avec de la colle à bois.
Puis je les ponce au papier de verre pour égaliser les trous. Ensuite je créée des angles en abattant des arêtes des bords en limant (on chanfreine) afin de pouvoir souffler sans m’abimer les lèvres et surtout pour faire les notes chromatiques qui se font uniquement en bougeant la tête et la position des lèvres ou pour le vibrato (où la main fait bouger l’instrument sur les lèvres).


 














Pour améliorer l’esthétique et la solidité, je mets des embouts en peuplier et du mastic pour bois entre les roseaux pour solidifier ensemble (les flûtes latino- américaines elles, ont des attelles visibles au milieu des roseaux.). Enfin j’étale du vernis marin pour la résistance à l’humidité et pour l’aspect esthétique.




Je fabrique deux sortes de flûtes : Les flûtes latino-américaines : par exemple ce modèle à 22 tubes, avec 3 octaves accordé au diapason  440.
 









Et les modèles de concert fabriqués sur commandes.












Ou ce modèle fabriqué en ébène :


JSD : D’accord, la flûte est montée mais comment es tu sûr qu’elle joue juste et au bon diapason? 


G.S. :Là nous arrivons au point délicat. Pendant des siècles on a accordé les flûtes à l’oreille avec de la cire d’abeille en bouchant les fonds des roseaux (fermés par un nœud) jusqu’à temps que le son produit est celui que l’on veut. (Désormais avec l’accordeur électronique c’est plus facile)
 












Mais toi qui joue dans des églises avec des orgues à différents diapasons comment fais tu ?

Pour accorder ma flute, j’avais mon tube de cire et mon bout de bois pour bourrer la cire, je mettais parfois 3 heures pour m’accorder à 435 Hz et c’était une galère car le lendemain, c’était l’inverse je jouais avec d’autres instruments et je devais jouer à 440 Hz et je devais enlever de la cire de mes roseaux et m’accorder …  ou alors avoir plusieurs flutes selon les diapasons !
 
Accorder la flûte à la cire d'abeille.
Alors pour résoudre ce problème c’est là où tu vas inventer un système novateur ? Pourquoi n’as tu pas fait le concours Lépine ? cela correspondrait bien à ta créativité permanente (j’ai lu des articles sur ta nouvelle création un puzzle musical !)
J’aime bien innover et je suis toujours en vigie pour que mon environnement me donne des idées nouvelles. Pour la flûte de Pan, j’ai même déposé un brevet à l’INPI. En fait j’ai mis des bouchons en liège où j’ai creusé au milieu et mis un écrou fileté (taraudage) créant un bouchon mobile donc une sorte de piston. Ainsi avec une tige filetée je peux faire bouger un piston dans chaque tuyau et bien le positionner pour faire le son que je veux et m’accorder rapidement selon le même principe que par le bouchage à la cire d’abeille.

En ce qui concerne le concours Lépine il y a trop de frais d’inscription et pas assez de demande de fabrication de flûtes de Pan pour que cela soit rentable. En effet une flûte de Pan me demande une dizaine d’heures de travail et je la vends quelques centaines d’Euro! et je n’en fait qu’une centaine par an pour des flûtistes du monde entier qui sont souvent des amis, collègues ou de jeunes passionnés. Je n’en fais pas une affaire d’argent. (pour les lecteurs de ce blog, je fais un prix d’ami… normal !)


 










 

Je vois sur le mur de ton atelier tes disques d’or accrochés (et non dans ton salon ce qui est assez révélateur). je vois également dans tes programmes et tes nombreux disques (17 dont 9 disques d’or), que tu ne cherches pas à éblouir de ta technique mais tu joues des mélodies qui te plaisent, qui conviennent à ton instrument et qui vont être appréciées par le plus grand nombre.  
Pour moi, la musique est vitale et surtout la mélodie quelque soit son origine et je joue pour mon plaisir bien sûr mais surtout pour donner du plaisir aux autres et faire connaître ma passion : la flûte de Pan. Je ne suis pas passé par les grandes écoles élitistes du CNSM ou de l’Ecole Normale de Musique pour en faire mon métier mais comme beaucoup pour jouer de la musique populaire et faire apprécier les musiques pour le plus grand nombre.


Tu es créatif et talentueux (comme certains que nous pouvons écouter lors de la fête de la musique) et tu as aussi beaucoup travaillé de façon empirique certes mais tu as réussi à jouer au niveau des grands professionnels et tu as été reconnu par eux… et ce parcours atypique est extraordinaire. Je suppose que commencer comme autodidacte et se faire admettre par les musiciens professionnels de radio France et autres… tous sortis du CNSM n’a pas dû être facile ?
Je travaillais à l’époque à L’ORTF à la bibliothèque de Radio France et à la logistique de l’orchestre, mon épouse aussi et je « cachetonnais » avec ma flûte de Pan en semi pro. Certains musiciens au départ s’en amusaient et me toisaient de haut avec mes roseaux puis peu à peu j’ai été accepté comme musicien, j’ai fait beaucoup de Télévision, musique de films, studios pour des publicités, concerts variés surtout avec la mode orgue et instrument à vent dans les églises … j’étais sur tous les coups enfin comme beaucoup d’intermittents et puis j’ai joué aussi avec eux car beaucoup de grands professionnels de la musique de l’Opéra et orchestres symphoniques cachetonnaient aussi en studios comme Barclay.
A la dissolution de l’ORTF en 1974, j’ai perdu mon emploi et mon activité musicale de semi-pro est devenu mon métier à plein temps. Et j’ai joué partout : de l’endroit minable à la salle prestigieuse, faisant les croisières Paquet, la TV, les pubs à l’église paumée… des autographes à l’anonymat, des contrats substantiels à des prestations gratuites (pour votre promotion bien sûr qu’ils disaient!)… la vie en yoyo du musicien professionnel (à l’époque nous n’avions pas le statut sécurisant d’être intermittent du spectacle) j’ai tout fait ! et cet apprentissage parfois difficile m’a permis de m’adapter à toutes les musiques et à tous les publics. Mais il faut le reconnaître, il y avait beaucoup de demandes variées. Maintenant c’est plus dur, trop de musiques enregistrées, de boites à rythme, il vaut mieux devenir ingénieur du son (d’ailleurs notre fils fait ce métier !) que d’être musicien (sauf faire le conservatoire).
9 disques d'or.
Oh oui et les plus grands comme Portal, Bourdin etc … l’ont fait ! nous avons fait deux articles sur ce blog qui montrent cette vie à facettes de musicien professionnel avec le jazzman Badini : (Article sur Gérard Badini.) et la vie d’un musicien de studio Bernard Duplaix (Article sur Bernard Duplaix.)
Les musiciens professionnels en France sont c’est vrai assez élitistes mais c’est la formation initiale de concours et de sélection qui formate et qui donne une approche déductive. D’autres musiciens professionnels ont fait le chemin inverse, plus ou moins autodidactes, ils ont appris sur le tas, en jouant n’importe où et parfois n’importe quoi et ils ont une approche inductive ! c’est une grande discussion que j’ai avec René Pierre !mais après plusieurs années on arrive à la même chose : ces musiciens apprennent le solfège et l’harmonie voire la composition et l’improvisation, la maîtrise technique de leurs instruments en formation professionnelle continue (et non en formation initiale)
Et puis il y a les musiques que tu joues. Ce n’est pas le grand répertoire classique… on a fait les mêmes reproches de facilité au pianiste Clayderman, au clarinettiste Jean Christian Michel etc… en étant jaloux de leurs succès, vu leur niveau instrumental !
Ma force est d’aimer toutes sortes de musique et de varier : je peux faire l’amuseur comme un artiste de music hall voire de cirque (j’imite les sons d’oiseaux…) puis je peux jouer de la musique classique, des belles chansons de variétés, des musiques folkloriques variées du monde, de la musique de film et des chants de Noël, mes compositions… je ne m’interdis rien à condition que cela passe bien avec mon instrument, que cela me plaise et que le public aime. La qualité de l’écoute du public pour moi est essentielle. Je ne joue pas telle œuvre car je l’ai travaillé et je la présente au public pour me faire applaudir mais je fais l’inverse. Telle musique de film plait au public comme le Parrain, Titanic etc…. alors je la joue. D’ailleurs j’ai joué avec de très grands musiciens de musique de films : Piazzola, Morricone, Cosma etc…  et j’ai dû apprendre plusieurs techniques : l’attaque brutale et franche des latinos, l’école roumaine, les sons filés de la musique classique et des mélodies (sirupeuses diront mes détracteurs) ou jouer les chants de Noël qui ont toujours beaucoup de succès. C’est pourquoi je joue encore à la retraite car pour moi jouer en Corée devant 4000 personnes ou dans une cathédrale pleine à craquer ou bien jouer dans une petite église ou une école avec des gamins admiratifs, je prends le même plaisir ! Ma chance est d’être éclectique et mon plaisir est de faire plaisir aux publics qui viennent m’écouter : bientôt ce sera Noël et là je vais jouer tous les tubes de cette fête et pas du Boulez ! dans les églises ce sera les ave maria de Piazzola, Schubert, Gounod etc… , avec un public âgé ce sera les airs de films, les tubes de leur époque comme Syracuse ou une histoire d’amour de Francis Lai etc….



Tu es trop modeste, tu es le meilleur instrumentiste de flute de Pan en France et je sais que tu ne rechignes pas pour faire des concerts bénévolement pour des œuvres caritatives ou transmettre ta passion quel que soit le lieu. Et tu n’es pas le dernier pour expliquer l’histoire mythologique de ton instrument.
Oui en effet tu as raison, j’aime bien raconter l’histoire du dieu Pan, enchainer sur de la musique de film, des «tubes» ultra connus classiques ou de variétés car ce qui importe c’est de capter l’attention, de faire connaître cet instrument particulier et de partager des émotions… certains critiquent cette musique d’ambiance mais j’ai vendu plus d’un million d’albums !

Faisons une incursion historique si tu veux bien. Pourquoi accoler le nom d’un dieu de la mythologie grecque à cette flûte ?

Depuis la préhistoire, l’homme a émis d’abord des sons avec sa voix. Puis il a soufflé dans un os, un roseau, une paille et en a sorti un autre son c’est le sifflet (qui fait un son unique). Puis il a tapé sur quelque chose pour faire un rythme. Viendra rapidement le son vibré par une corde. La musique était née dans une grotte ! ancêtre des caves de Jazz de Saint Germain des près ! Puis l’homme a creusé des trous dans son sifflet et en a fait une flûte émettant plusieurs sons en les bouchant avec ses doigts. Plus tard, une autre façon plus originale a été de regrouper différents sifflets de tailles différentes faisant ainsi plusieurs notes créant le principe de la flute de Pan. Tout le monde connaît cet instrument de musique composé de plusieurs tuyaux ou sifflets de longueur inégale attachés ensemble, souvent en bambou, qui est fermé à une extrémité. C’est le principe aussi de l’orgue.



La flute de Pan est donc constitué de plusieurs tuyaux bouchés contrairement aux autres instruments à vent mais n’a pas d’anches et de biseau comme la flute à bec, ni de trous, ni de clefs. C’est vraiment un instrument archaïque et original qui ne doit pas être évident à maitriser ? Lorsqu’on souffle dans cette ouverture, le biseau est en fait constitué par les lèvres sur le bord, le filet d’air vibre ainsi et produit un son. Selon la longueur des tuyaux et la largeur de la perce (diamètre du tuyau) cela permet de produire différentes notes. Plus le roseau est long, plus le son est grave. La flûte de Pan est un terme générique de cette sorte de flûte que l’on trouve dans pratiquement toutes les civilisations du monde avec des matériaux divers (on a découvert une flûte de Pan en os de 4 000 ans). Pour notre civilisation occidentale, cet instrument est lié à la civilisation grecque et à la mythologie du Dieu Pan. Dans la mythologie Hermés, le père de Pan a créée cette flûte et son fils en a fait son principal attribut pour conquérir les femmes. Ovide fera plus tard de PAN le créateur et le joueur de cet instrument qui sera l’instrument populaire rural et pastoral facile à réaliser des bergers.

Parfois on l’appelle syrinx. (exemple : Debussy l’auteur de l’après midi d’un faune créera une oeuvre pour flûte appelée Syrinx). En fait Syrinx désigne en grec une flûte en roseau, pas forcément de Pan d’ailleurs, et reprend le nom d’une nymphe qu’a voulu «conquérir» Pan et qui se transforme en roseau pour échapper à cet harceleur sexuel. Mon ami Cabu (assassiné à Charlie Hebdo) m’a fait un dessin où il m’a représenté en dieu Pan, courant après l’animatrice TV Dorothée (avec qui j’ai fait plusieurs émissions en tout bien tout honneur je dois le préciser !)
Pas de pan , pas de nique ...pas de panique)

Comme la Cithare ou d’autres instruments qui ont connu des effets de mode, il y a eu la mode de la flûte de Pan et tu en as profité, mais désormais cela à l’air de passer? C’est vrai !La flûte de Pan a connu des périodes d’oubli et de mode. Lors de la 2ème moitié du XXème siècle elle a connu un succès fulgurant avec la musique de Cosma joué par le flutiste roumain Georges Zamfir (que j’ai bien connu à mes débuts) pour le film «le grand blond avec une chaussure noire», musique qui relança la mode de cet instrument, confiné en Moldavie et Roumanie (pour l’Europe)
Une autre source va populariser les flûtes de Pan, c’est la musique populaire d’Amérique Latine. Les flûtes andines avec le thème «El condor pasa» et «la Misa Criolla» qui firent le tour du monde et des concerts d’orchestres qui ont fait salle comble en France comme Los Calchalkis, los Incas, ainsi qu’Una Ramos ami de Piazzola…. Comme c’était la mode, les publicistes ont utilisé et m’ont utilisé pour jouer leurs airs à la flûte de Pan… notamment une publicité célèbre sur le café andin connue de tous mais aussi des disques de musique relaxante pour méditer ! J’ai aussi adoré faire la musique pour les émissions du commandant Cousteau et de bien d’autres.

 En Chine et en Corée, ils ont une flûte de Pan autochtone qui constitue la gamme pentatonique et reste encore très prisée. Mais je fais encore beaucoup de concerts à plus de 70 ans avec mon ensemble et puis je compose de plus en plus et comme dit Aznavour «je ne suis pas vieux mais âgé et ce n’est pas la même chose" !  
Quand je te vois souffler avec énergie, je pense que tu vas jouer encore longtemps ! Mais ce qui me surprend aussi c’est la gymnastique permanente des mouvements de la tête et des lèvres. Pourquoi ? 
 L’originalité de la flûte de Pan est de ne pas avoir de trous que l’on bouche pour faire différentes notes comme tous les instruments à vent. Ce sont des tuyaux différents classés par ordre croissant qui constituent chaque note de la gamme diatonique et le déplacement est latéral comme l’harmonica. Faire la gamme chromatique n’est pas naturelle et demande alors une technique de l’instrumentiste pour obturer un peu plus le tuyau par les lèvres formant ainsi un biseau naturel variable (donc en obturant un peu plus on fait baisser le son et on ne fait alors que des bémols, pour les # on procédera par enharmonie.).


La flûte de Pan Sud américaine fait aussi des chromatismes, ce qui fait son succès, mais avec une autre technique à savoir qu’elles possèdent deux rangées de roseaux comme les notes blanches et noires du piano et les lèvres passent d’une rangée à l’autre. En ce qui me concerne, tout est question de technique, je change l’orientation des lèvres par un mouvement de tête, une inclinaison du maxillaire inférieur, de la position des lèvres et je peux faire les bémols et ainsi la gamme chromatique et plus de 3 octaves. Ce qui m’a surpris c’est la force de projection du son de cet instrument aussi sonore qu’une clarinette voire d’une trompette ! tu ne dois pas avoir besoin de micro. Jamais de micro et quand je joue dans une église il faut même faire attention à la force du son mais cela vient d’un autre point fort car je suis un sportif et je n’ai pas de problème de souffle ce qui est permet d’envoyer du son…Je joue souvent avec un ensemble composé d’une harpe, d’un violoncelle, guitare et là il ne faut pas trop faire sonner les bambous ! 

Je te remercie et pour ceux qui veulent connaître mieux GS et connaitre la programmation de ses concerts voir son Site : Le site de Georges Schmitt